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Maïa, sage femme
18 février 2016

de la douleur et de la souffrance...

J'ai une mémoire bizarre. J'aime à dire qu'elle est émotionnelle. J'avoue avoir assez peu de souvenirs de mon enfance, de mon adolescence, ou même de mes études de sage-femme. J'ai même oublié des personnes qui, rationellement, n'auraient jamais dues être oubliées ! Et à côté de ça, certaines scènes me restent en tête, des années plus tard, sans raison intellectuelle possible.

Une de ces scènes se passe alors que j'étais étudiante. C'était lors d'un diner avec quelques connaissances de mes parents. Qui dit sage-femme (ou presque) dit récits des accouchements ! C'est systématique (et super pénible...) ! Et donc commence une discussion. Et moi de raconter un épisode récent de mes aventures qui m'avait choqué. Il concernait une femme qui désirait accoucher sans péridurale.

Et cette dame de me répondre : "Il faut vraiment être stupide et masochiste pour vouloir souffrir alors qu'on peut ne pas avoir mal."

Je me souviens de l'avoir traité de grosse débile psychorigide quelques noms d'oiseau (dans ma tête bien sur !). Et ça a créé en moi un sentiment de colère immense. C'est de ce sentiment dont je me souviens surtout.

A l'époque, je ne l'ai pas compris. Je pense que cette même scène, si elle se répétait aujourd'hui, serait extrêmement différente pour moi. Je ne serai plus en colère mais plutôt pleine de pitié. C'est un peu dur, je sais. D'autant que cette réflexion est assez fréquente. Je vous explique.

J'en suis venue à ressentir, au fil des ans, au plus profond de mon être , ce qui était au départ une vague intuition. L'accouchement n'est pas un simple accouchement. D'un accouchement nait plusieurs personnes : un enfant (je ne surprends personne jusque là !), une mère, un père (le plus souvent), et une sage-femme (mais bon, je ne m'attarderais pas sur cette naissance là.). L'accouchement est un évenement physique (sans blague...), psychique, sociétal, spirituel... Bref, il est multiple de tant de manières. C'est ce qui le rend unique et si exceptionnel.

Par ailleurs, il y a autre chose qui a toutes ces composantes : la douleur !!! La douleur est un évenement physique (certes) avec des petites touches de lecture psychique, sociétale, spirituelle... Bref, la douleur est également complexe et unique (et parfois exceptionnelle aussi d'ailleurs !).

Et la douleur est parfois souffrance. Parfois. Parce que dans ce cas elle déborde ! Et la souffrance n'est parfois pas douleur (je pense que ceux qui ont traversé une dépression ne me contrediront pas...).

Il y a une chose assez sure : l'accouchement fait mal, à un moment donné. Que ce soit les contractions pendant le travail, que ce soit le sentiment d'écartellement pendant la descente du bébé dans le bassin, que ce soit le cercle de feu sur le périnée lors de la sortie du drôle. A un moment (voir à plusieurs bien sur...) la femme a mal. Mais la femme souffre-t-elle forcément pendant le travail ? NON ! Et dieu merci !

Voilà pourquoi j'ai eu intuitivement un lien direct avec mon dictionnaire des ovipares face à cette femme et qu'aujourd'hui j'aurai simplement de la pitié. Cette dame ne peut dissocier accouchement et souffrance. Quelle expérience personnelle terrible cette femme doit avoir pour que ce lien soit aussi fort et évident !!!

La douleur est un message physique. Un message qui entraine une réaction du corps. Lorsque vous mettez la main sur le feu, vous la retirez immédiatement grâce à la douleur. Pour l'accouchement, lorsque celui-ci est physiologique, c'est très exactement la même chose. C'est un message. Cela indique à la femme quoi faire pour aider son enfant et elle-même. Pour pouvoir entendre convenablement ce message, il faut certaines conditions, une totale liberté. Sinon, cette douleur peut devenir souffrance. Reprenons la main sur le feu. Le réflexe est de la retirer. Une fois retirée, vous aurez surement encore mal mais globalement ça ira. C'est si, pour une raison quelconque, vous ne pouvez pas la retirer que cela va devenir un problème ! Et là, ça peut devenir une souffrance !

La douleur est un guide indispensable à la survie. La première fois que j'ai réalisé cela, je devais avoir une dizaine d'années. J'avais rencontré cette dame, complètement insensible du bras droit. Je l'ai trouvé très chanceuse ! Sa réponse m'a marqué à jamais. "Tu n'imagines pas la chance de pouvoir ressentir la douleur. J'ai failli mourir de ne pas pouvoir." Elle s'était effectivement brulé d'une manière dramatique sans même s'en rendre compte. Depuis, j'ai une approche de la douleur différente. Même quand elle me fait pleurer, je sais que ça n'est pas elle l'ennemi, elle est plutôt l'amie, un peu trop bruyante parfois, certes. Mais ça n'est jamais elle le problème. 

Et je pense sincèrement que, pour le travail, cette distinction est fondamentale. Cela va permettre à la femme de l'accepter, de se laisser porter par cette douleur, au lieu de lutter contre au risque de se faire broyer par celle-ci. Parce qu'on ne s'y trompe pas, qu'on le veuille ou non, elle restera. Alors autant lacher prise, lacher les résistances, s'abandonner à la force du corps. Celui ci nous le rendra bien !

Récemment une patiente m'a dit sa crainte de ne jamais revivre une expérience aussi belle que son accouchement. Son accouchement n'a rien eu d'exceptionnel. Il s'est simplement bien passé, sans péridurale, avec son lot de surprises auxquelles la patiente n'avait pas pensé. Elle a eu mal, ça a duré un certain temps, a ressenti des moments de désespérance... Mais son vécu est celui d'un moment extra-ordinaire ! Elle s'est connecté avec toute sa puissance, s'est laissé emporter dans l'inconnu effrayant comme dans une rivière et elle a passé le cap ! Avec douleur, mais sans souffrance. Et elle en est ressortie grandie.

Pour pouvoir embrasser des évènements pareils, se laisser porter et lâcher prise, cela demande un certain nombre de conditions. Conditions qui sont rendues plus difficiles du fait de l'approche de notre société de la douleur, du fait de l'approche de cette même société de l'accouchement. Les conditions de l'accouchement à l'heure actuelle sont également autant de grains de sable. Le bruit, l'interruption, la non compréhension, le non respect de l'intimité, ce que le monde médical a posé comme étant normal/anormal... Les accompagnements des grossesses privilégiant le médical stricto sensu et déconnectant la femme de son corps et de sa force... Il est difficile de ne pas perturber la physiologie de l'accouchement et les conditions nécessaires à la femme pour que douleur ne rime pas avec souffrance ! 

Par ailleurs, absence de douleur physique ne rime pas avec absence de souffrance. La péridurale est une merveilleuse invention concernant la composante physique de la douleur, mais ne travaille absolument pas les autres composantes de l'accouchement. On peut donc souffrir, même sous péridurale. Cette souffrance est plus incidieuse et plus difficile à détecter, puisqu'on réduit l'effort de l'accouchement à la gestion de la douleur. On note d'ailleurs une forte augmentation des dépressions du post partum. Je ne pense pas exagérer en pensant qu'une piste de réflexion pourrait être qu'il est sacrément plus difficile de digérer des souffrances si elles ne sont pas reconnues, notamment par la société. En réduisant l'accouchement à de la gestion d'une douleur physique, les autres composantes sont niées, et de fait, les souffrances résultant de ces composantes également.

Pour pouvoir traverser l'épreuve de la naissance, il me parait fondamental de s'y préparer convenablement. De se préparer à affronter ses peurs fondamentales, peur de la douleur et peur de la mort notamment. Il me parait également essentiel de se reconnecter à la puissance de notre corps, à cette confiance en nous et en cet enfant que l'on porte. De redonner un sens à cette épreuve, au delà de la simple (façon de parler bien sur !) naissance d'un enfant. 

Et il paraitrait que les séances de préparation à l'accouchement et à la parentalité sont dans le colimateur de déremboursement de la sécu !!! 

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Commentaires
I
Voici, pour votre information, un article intéressant sur Internet et mentionnant avec clarté les droits que devraient avoir toutes les femmes, du moins au Canada, en ce qui a trait au choix de leur modalité d'accouchement. Il ne s'agit aucunement, pour le personnel soignant, d'être des "robots", comme vous semblez le mentionner, mais bien de respecter dignement, légalement et humainement les droits fondamentaux de toute personne nécessitant des soins, dont une femme qui accouche. Il ne peut n'être aucunement question d'abus sexuels comme vous semblez l'insinuer avec autant de conviction ou de quelconques suppositions du genre qui pourraient s'avérer totalement erronnées, mais bien du simple respect des droits, tout simplement, venant de la part du personnel soignant face à la personne et vice versa, faite en collaboration de part et d'autres. <br /> <br /> <br /> <br /> Le personnel soignant n'est pas qu'un "simple exécutant", comme vous le mentionnez, ça va de soi, mais les femmes ne sont pas non plus que des simples soumises et, je le répète, ont le droit à leur autonomie décisionnelle quant aux décisions touchant leur propre corps et leur intégrité! Qui plus est, vous ferez des recherches également, mais lorsqu'on parle de césarienne itérative, c'est-à-dire programmée à l'avance avec prophylaxie, et non en urgence, les risques médicaux ne sont effectivement pas supposés être plus élevés que l'accouchement par voie basse qui en comporte également de nombreux. Et vous savez, puisqu'un accouchement sur trois se termine actuellement par une césarienne d'urgence (bassin trop étroit dont les gènes se transmettent de mère en fille, bébé trop gros avec une circonférence crânienne qui ne cesse d'augmenter au fil du temps, dilatation insuffisante, etc.), sans compter les douleurs importantes, l'aide nécessaire pour accoucher et les déchirures quasi inévitables pour la plupart des femmes lors de l'expulsion, il est peut-être légitime de commencer à se questionner sur la "soi-disante" capacité "naturelle" et "physiologique" que sont "supposées" avoir à peu près toutes les femmes dans ce monde concernant l'accouchement par voie basse... Alors, voici pour l'article en question et sur ce, bonnes réflexions:<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> LA CESARIENNE ELECTIVE<br /> <br /> Miriam Morissette Miriam.Morissette@USherbrooke.ca<br /> <br /> <br /> <br /> L’opportunité pour la femme de recourir à l’accouchement par césarienne bien que non médicalement prescrit constitue une pratique médicale établie dans de nombreux pays et est en constante augmentation. Le Brésil représente, selon les données statistiques, le pays où la césarienne de convenance est la plus réalisée. Cet accroissement des accouchements par césarienne engendre des positions sociétales controversées.<br /> <br /> <br /> <br /> À cet égard, le droit fondamental des femmes à l’autodétermination rivalise avec l’éthique médicale. Deux idéologies antinomiques s’affrontent et elles avanceront notamment des arguments sociaux, médicaux, éthiques et économiques afin d’étayer leur prétention respective.<br /> <br /> <br /> <br /> Les opposants<br /> <br /> <br /> <br /> Certains préconisent la césarienne lorsque fondée exclusivement sur des considérations médicales et selon eux, banaliser cette intervention chirurgicale risquerait de compromettre la capacité reproductrice naturelle des femmes. Cependant, les nouvelles méthodes de fécondité et les techniques de fertilité inhibent le naturel puritain de la maternité. Néanmoins, il existe de nombreux risques inhérents à la césarienne dont notamment les hémorragies, les réactions indésirables à l’anesthésie, les atteintes possibles à d’autres organes et les risques accrues de complications lors d’une grossesse ultérieure. De plus, l’hospitalisation et la période de convalescence de la femme à la suite d’une césarienne s’avèrent plus longues que celles découlant d’un accouchement vaginal.<br /> <br /> <br /> <br /> Quelques opposants à la césarienne élective avancent aussi des arguments visant la protection du fœtus contre cette intervention, qu’ils considèrent comme une agression. De plus, ils plaident qu’aucune recherche ne porte sur les risques et les avantages pour le foetus liés à cette intervention en comparaison avec l’accouchement vaginal. Néanmoins, certains risques pour le fœtus, ont été constatés dont une incidence sur les risques de développer des problèmes respiratoires et au niveau affectif, certaines difficultés relationnelles lors du contact avec la mère de même que des difficultés d’allaitement, dans certains cas.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux arguments économiques, les coûts inhérents à la césarienne sont considérables et la mobilisation du personnel, de l’équipement et des salles d’opérations requise pour cette chirurgie risquerait de compromettre la prestation sécuritaire de soins, et ce, en raison de la pénurie de ressources. Par conséquent, une augmentation de la césarienne planifiée engendrerait une pression financière et sociale désastreuse pour le système québécois actuel de soins de santé, qui ne pourrait dispenser les soins.<br /> <br /> <br /> <br /> Au surplus, selon les nombreux intervenants, la césarienne programmée ne peut être considérée comme un choix éclairé pour les femmes et ce, en l’absence d’étude portant sur les risques et les bénéfices d’une telle intervention lors d’une première grossesse en comparaison avec un accouchement vaginal. Néanmoins, le maintien de normes médicales appropriées n’écarte pas la césarienne en tant que choix, mais requiert de la part des professionnels une divulgation complète des risques et des bénéfices d’une telle intervention. Ce principe a d’ailleurs été endossé par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada :<br /> <br /> « Chaque femme devrait recevoir la meilleure information possible sur les options dont elle dispose en matière de grossesse et d’accouchement. La décision finale en ce qui a trait à la procédure la plus sécuritaire à suivre pour la naissance du bébé doit être prise par la femme et son médecin.1 »<br /> <br /> <br /> <br /> Cependant, l’augmentation de femmes désireuses de requérir une césarienne planifiée, contraindra la communauté scientifique médicale à effectuer des recherches identifiant les risques et les bénéfices inhérents à une telle intervention pour la femme et le fœtus, afin que le consentement des femmes soit réellement éclairé. En effet, l’époque de garder la femme dans l’ombre de la science est révolue et chaque personne a maintenant un rôle primordial à l’égard de sa santé. Finalement, si l’on se fie sur les données du Brésil, la décision de requérir une césarienne se dénote particulièrement à travers les femmes ayant un certain niveau d’aisance et de scolarité. Le choix de cette intervention n’est donc pas une preuve d’insouciance ou de déresponsabilisation de la femme à l’égard de son accouchement autant pour elle-même que pour son fœtus.<br /> <br /> <br /> <br /> Les fervents <br /> <br /> <br /> <br /> Les fervents de la césarienne de convenance relativisent cette intervention au plan strictement biomédical, comparable à des soins non thérapeutiques. Or, pourquoi une femme pourrait-elle choisir l’avortement non thérapeutique ou requérir une chirurgie esthétique et ne pourrait pas décider des modalités de son accouchement ?<br /> <br /> <br /> <br /> À cet égard, les partisans de la césarienne élective plaident les nombreux avantages découlant d’une telle intervention pour la femme et le fœtus. La décision de recourir à la césarienne planifiée constituerait une alternative pour la femme, afin de diminuer ou d’inhiber la douleur et les risques de complications inhérents à l’accouchement vaginal autant pour elle-même, que pour son fœtus. La crainte de la détresse fœtale lors de l’accouchement vaginal encourage certaines femmes à privilégier l’accouchement par césarienne, ces dernières acceptent alors de subir les risques et les inconvénients d’une telle intervention. Au surplus, les États-Unis plaide que rien ne permet au médecin de conclure que cette intervention nuirait à la santé de la femme et de son fœtus et ce, en raison de l’absence d’étude à cet égard. Et d’abondant, certains avancent même certains bénéfices reliés à cette intervention dont notamment, la diminution des risques de déchirement du plancher pelvien, d’incontinence urinaire, de la perte de sensation dans leur vie sexuelle et l’évitement de la douleur. En plus des bénéfices physiologiques potentiels, certains désavantages de nature psychologique seraient évités dont les inquiétudes reliées au travail et à sa durée, et l’imprévision quant à la survenance des évènements lors de l’accouchement vaginal. Quant aux arguments de nature économique visant à restreindre cette liberté décisionnelle, une grande partie de femmes qui requièrent la césarienne planifiée seraient probablement disposées à assumer les coûts d’une telle intervention.<br /> <br /> <br /> <br /> Nonobstant ces thèses diamétralement opposées, la femme et ses droits doivent demeurer la pierre angulaire. La personne et ses droits se trouvent au centre du théorème de notre système de justice, écartant par le fait même les arguments éthiques, sociaux et économiques. Toutefois, avant d’aborder les droits propres aux femmes, nous discuterons de la relativité des droits du fœtus en vertu de droit civil québécois.<br /> <br /> <br /> <br /> Les droits du fœtus...<br /> <br /> <br /> <br /> Tout d’abord, le droit civil québécois ne comporte pas de définition du fœtus. Les seuls indices de cette conceptualisation du fœtus par le législateur, se retrouvent dans le chapitre du droit des successions. Le foetus sera détenteur de droits patrimoniaux dans la succession, à condition qu’il naisse vivant et viable. De plus, à certains égards, le débat sur l’avortement a écarté les droits du fœtus en tant qu’être humain et reporter à sa naissance la possibilité de les exercer. En effet, ce dernier ne bénéficiera des droits enchâssés dans les chartes que s’il naît vivant et viable au sens du droit civil. La Cour Suprême du Canada a d’ailleurs consacré le principe que l’État et les tiers ne pouvaient intervenir dans la décision de la femme de mener à terme ou non une grossesse dans les décisions R. c. Morgentaler2 et Daigle c. Tremblay3. Les droits de la femme ne peuvent non plus être compromis par la demande de personnes tierces afin de protéger le fœtus. Par conséquent, les opposants ne peuvent prétendre refuser à la femme, la césarienne de convenance, au nom de la protection de l’enfant à naître, car du point de vue juridique contemporain, le fœtus ne possède aucun droit et ce dernier ne peut prétendre à la personnalité juridique avant d’être né vivant et viable, condition sine qua non. La femme possède donc individuellement, les droits à l’égard des soins de santé qui lui seront prodigués eu égard à son état physiologique, dont les modalités de son accouchement.<br /> <br /> <br /> <br /> Les droits de la femme...<br /> <br /> <br /> <br /> Selon le droit québécois<br /> <br /> <br /> <br /> À priori, la césarienne constitue une technique médicale avérée consistant à pratiquer l’ouverture de la paroi abdominale et de l’utérus gravide dans le but d’en extraire le fœtus vivant4. Cette chirurgie permettrait ainsi à certaines femmes de se soustraire à la douleur, au stress et aux désagréments occasionnés par un accouchement vaginal. Bien que ce dernier soit privilégié par la communauté médicale, le recours à la césarienne élective doit demeurer une décision individuelle de la femme. Les différents intervenants devraient alors davantage se soucier de la qualité du consentement de la femme désireuse de subir une telle intervention. Cette décision devra alors reposer sur la prémisse du consentement libre et éclairé de la femme de recourir à la césarienne planifiée.<br /> <br /> <br /> <br /> Les Chartes canadienne et québécoise garantissent à chaque personne une marge d’autonomie personnelle quant aux décisions importantes touchant intimement à sa vie. La Charte Canadienne des droits et libertés prévoit :<br /> <br /> <br /> <br /> « Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne ; il ne peut être porté atteinte à ce droit qu’en conformité avec les principes de justice fondamentale.5 »<br /> <br /> <br /> <br /> De plus, la Charte des droits et libertés de la personne applicable à la province de Québec, stipule que :<br /> <br /> <br /> <br /> « Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de la personne. Il possède aussi la personnalité juridique6 ».<br /> <br /> <br /> <br /> Finalement, le législateur québécois a aussi édicté dans le Code civil du Québec :<br /> <br /> <br /> <br /> « Toute personne est inviolable et a le droit à son intégrité. Sauf dans les cas prévus par la loi, nul ne peut lui porter atteinte sans son consentement libre et éclairé.7 »<br /> <br /> <br /> <br /> Découlant de ces dispositions législatives et supra-législatives, la femme possède la liberté de prendre les décisions intrinsèquement liées à son intégrité corporelle. La liberté dans une société libre et démocratique n’oblige pas l’État à approuver ces décisions, mais elle l’oblige à les respecter. La décision de recourir à une césarienne reflète profondément l’opinion qu’une femme a d’elle-même, ses priorités et ses aspirations. La liberté de la personne est intrinsèque à notre système juridique et la femme a le droit de décider des soins qui toucheront son intégrité physique et plus particulièrement en matière de reproduction.<br /> <br /> <br /> <br /> Or, si une femme a été informée adéquatement des risques et des bénéfices d’une césarienne par les professionnels de la santé et qu’elle ne souffre pas de problème de santé rendant contre-indiqué une telle intervention, alors elle devrait pouvoir décider des modalités de son accouchement. Les intervenants devront alors travailler en aval afin de s’assurer du caractère libre et éclairé du consentement et de la qualité de l’information transmise à la femme enceinte quant à la décision qu’elle prendra.<br /> <br /> <br /> <br /> Selon les déclarations internationales<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, la femme, en tant qu’être <br /> <br /> humain, possède le droit à l’autonomie décisionnelle relativement aux soins qui lui seront prodigués et plus précisément dans le domaine de la reproduction. À cet égard, les organisations internationales définissent la santé de la reproduction comme un :<br /> <br /> <br /> <br /> « Bien-être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités. Cela suppose donc qu’une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, qu’elle est capable de procréer et libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu’elle le désire. Cette dernière condition implique qu’hommes et femmes ont le droit d’être informés et d’utiliser la méthode de planification familiale de leur choix, ainsi que d’autres méthodes de choix de régulation des naissances qui ne sont pas contraires à la loi, méthodes qui doivent être sûres, efficaces, et acceptables, ainsi que le droit d’accéder à des services de santé qui permettent aux femmes de mener à bien grossesse et accouchement et donnent aux couples toutes les chances d’avoir un enfant en bonne santé. Il faut donc entendre par services de santé en matière de reproduction l’ensemble des méthodes, techniques et services qui contribuent à la santé et au bien-être en matière procréation en prévenant et résolvant les problèmes qui peuvent se poser dans ce domaine. On entend également par cette expression la santé en matière de sexualité qui vise à<br /> <br /> améliorer la qualité de la vie et des relations interpersonnelles, et non à se borner à dispenser conseils et soins relatifs à la procréation et aux maladies sexuellement transmissibles. »8 (Les soulignements sont de l’auteur)<br /> <br /> <br /> <br /> Au surplus, les déclarations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont celle d’Alta Alma en 1978, développait la notion élargie de la santé, consistant en un état de complet bien-être physique, mental et social et réaffirmait que celle-ci constituait un droit fondamental de l’être humain. Cette conception ne distingue pas la nature des soins nécessaires afin qu’une personne accède à son propre état de bien-être. La femme requérant une césarienne bien que non médicalement requis, serait donc en droit de réclamer une telle intervention, si celle-ci lui permettrait d’atteindre cet état.<br /> <br /> <br /> <br /> Reflet d’une problématique profonde<br /> <br /> <br /> <br /> De façon contemporaine, les femmes réclament cette intervention afin de décider des soins qui leur seront prodiguées en matière de reproduction. En effet, la dernière augmentation des femmes désireuses d’accoucher par césarienne, coïncide avec une diminution des médecins de famille et une plus grande place occupée par les obstétriciens dans les soins inhérents à l’accouchement. La surmédicalisation de l’accouchement en centre hospitalier par des obstétriciens a engendrée une augmentation des césariennes de convenance. Les femmes désirent alors reprendre le contrôle temporel, de la douleur et des appréhensions liés au déroulement de leur accouchement et revendiquent le droit de choisir le professionnel qui les assisteront.<br /> <br /> <br /> <br /> Le réel questionnement réside dans les motifs de la décision de la femme à recourir à la césarienne, bien que non médicalement requis. Les recherches devront alors porter sur les motivations des femmes à recourir à une telle chirurgie. Cependant, la société ne devra pas juger les motivations personnelles de la femme à prendre cette décision, mais procéder à une analyse systémique des soins dispensés en matière de procréation.<br /> <br /> <br /> <br /> Les soins de santé prodigués aux femmes en matière de reproduction devraient favoriser une approche plus personnalisée et fondée sur les valeurs de la femme. Un meilleur soutien prénatal afin de répondre aux besoins spécifiques et aux inquiétudes tendrait à l’amélioration de la qualité des soins. Les pays devraient individuellement revoir les soins prodigués aux femmes à travers le système de santé afin de favoriser l’accouchement par la voie naturelle. À cet égard, l’association canadienne des sages-femmes préconise « la prestation de soins sécuritaires et empathiques dans un système de santé qui maximise la capacité des femmes à vivre une grossesse et un accouchement physiologiquement normaux 9».<br /> <br /> <br /> <br /> Toutefois, les professionnels, les gestionnaires et le gouvernement devront respecter la décision individuelle de la femme de recourir à la césarienne planifiée et s’assurer de son bien-être lors de la dispensation de soins de santé et plus, particulièrement en matière de reproduction. La pérennité de nos sociétés passera par la santé de la reproduction des femmes.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 1 Société des obstétriciens et gynécologues du Canada au www.sogc.org.<br /> <br /> <br /> <br /> 2 R.c. Morgentaler, [1988] 1 R.C.S. 30. Dans cette décision la Cour Suprême du Canada a décriminalisé la césarienne en abrogeant certaines dispositions dans le Code criminel et ce, en raison des principes de justice fonadmentale dont le droit à la vie, à la sécurité et à l’intégrité de la personne.<br /> <br /> <br /> <br /> 3 Daigle c. Tremblay, [1989] 2 R.C.S. 530. La Cour suprême a réitéré que la femme possédait une marge d’autonomie décisionnelle relativement aux décisions importante touchant intimement à sa vie et à son intégrité.<br /> <br /> <br /> <br /> 4 GARNIER DELAMARE, Dictionnaire des termes de médecine, 26e édition, Maloine, Paris, 2000.<br /> <br /> <br /> <br /> 5 Charte canadienne des droits et libertés, partie I de la loi constitutionnelle de 1982, constituant l’annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada (R.-U.), 1982, c. 11.<br /> <br /> <br /> <br /> 6 Charte des droits et libertés de la personne, L.R.Q., c. C-12.<br /> <br /> <br /> <br /> 7 Code civil du Québec, L.Q. 1991, c. 64.<br /> <br /> <br /> <br /> 8 Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, New York, Nations Unies, 1994, cité dans le document de l’OMS, Stratégie pour accélérer les progrès en santé génésique, mai 2004, http://www.who.int/reproductive-helth/.<br /> <br /> <br /> <br /> 9 L’Association canadienne des sages-femmes à http://members.rogers.com/canadianmidwives/FRENCH/home.html.<br /> <br /> <br /> <br /> BIBLIOGRAPHIE<br /> <br /> <br /> <br /> AMERICAN COLLEGE OF OBSTETRICIANS AND GYNECOLOGISTS. Surgery and patient choice : the ethics of decision making [ACOG Committee Opinion no 289]. Obstet Gynecol 2003 ; 102 :1101-6.<br /> <br /> <br /> <br /> COOK, REBECCA J., DICKENS, BERNARD M. et FATHALLA, MAHMOUD F., Santé de la reproduction et droits humains, Intégrer la médecine, l’éthique et le droit, Masson Éditeur, 2005.<br /> <br /> <br /> <br /> GARNIER DELAMARE, Dictionnaire des termes de médecine, 26e édition, Maloine, Paris, 2000.<br /> <br /> <br /> <br /> HANNAH, MARY, Planned elective cesarean section : A reasonable choice for some women ?, Canadian Medical Association, mars 2, 2004, http://cmaj.ca/cgi/content/full/170/5/813<br /> <br /> <br /> <br /> KOHRI, NORA, La césarienne en tant que choix, OBCNEWS 21.8, Oct. 10, 2000, http://home.catv.ne.jp/dd/naoshi-y/english/mainengl.html<br /> <br /> <br /> <br /> LIPPMAN, ABBY, La césarienne sur demande plus qu’une simple question de choix, Le réseau canadien pour la santé des femmes, Été/automne 2004, volume 7, numéro 2/3, http://www.cwhn.ca/network-reseau/7-23f/7-23pg4.html<br /> <br /> <br /> <br /> P. KOURI, ROBERT et PHILIPS-NOOTENS, SUZANNE, L’intégrité de la personne et le consentement aux soins, 2e édition, Les Éditions Yvon Blais, 2005.<br /> <br /> <br /> <br /> AUTRES DOCUMENTS<br /> <br /> <br /> <br /> Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, New York, Nations Unies, 1994, cité dans le document de l’OMS, Stratégie pour accélérer les progrès en santé génésique, mai 2004, http://www.who.int/reproductive-helth/.
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I
Ce qui est important de bien comprendre ici pour les femmes enceintes, c’est que légalement parlant, elles ont des droits qui s’appliquent, notamment, en matière d’accouchement, soit les droits fondamentaux à l’inviolabilité, à l’intégrité psychologique et corporelle, à la dignité, au consentement, à disposer de leur corps et enfin, à l’autonomie décisionnelle, qui sont tous des droits clairement reconnus par le corps médical à ce jour. <br /> <br /> <br /> <br /> Or, le personnel médical qui serait tenté de ne pas respecter l’un ou l’autre de ces droits serait probablement fautif et ainsi, passible de poursuites. Qui plus est, avec les technologies médicales modernes actuelles, un accouchement par voie haute (césarienne) ne comporte maintenant plus vraiment davantage de risques pour la santé de la mère et du bébé qu’un accouchement par voie basse (vaginale). De plus, comme la parturiente apte et autonome (comme toute autre personne d’ailleurs) a le droit à son autonomie décisionnelle, la décision finale du choix du mode d’accouchement ne doit revenir qu’à elle, après avoir été informée des avantages et inconvénients des deux modalités d’accouchement (ce qui veut dire expliquer aussi tous les risques que comportent l’accouchement par voie basse; ce qui, souvent, est négligé au détriment des risques des césariennes seulement) puisque d’une part, le fœtus n’ayant pas encore de statut juridique, seuls les risques encourus pour la future mère ne doivent être pris en considération d’un point de vue légal, comme il en serait ainsi, par exemple, pour une chirurgie esthétique, un avortement ou une stérilisation, entre autres.<br /> <br /> <br /> <br /> Le travail à faire n’est pas de convaincre la femme d’accepter de subir une telle violence sexuelle qu’elle ne désire pas (parce qu’un accouchement par voie basse peut entrer exactement dans cette définition lorsqu’il est imposé à une femme contre son consentement, au même titre qu’on ne tenterait pas de convaincre une femme d’accepter de subir un viol, c’est-à-dire une intrusion indésirée dans ses parties intimes, contre son gré, ce qui serait contraire à l’éthique) mais plutôt, de comprendre une réalité évidente, soit que toute personne, dont la femme qui accouche, a le droit légal à cette inviolabilité, notamment, et qu’avec ce droit fondamental et reconnu légalement et médicalement, elle n’a ni à faire un travail de fond pour éviter de subir un tel traumatisme qu’elle ne désire pas, ni même à se justifier de ne pas vouloir vivre une telle violence dans ses parties intimes, parce qu’après tout, son corps lui appartient, tout simplement, et elle seule a le pouvoir final de mettre ses limites et veiller à ce qu’elles soient respectées car tout comme pour toute autre agression à caractère sexuelle, quand ce n’est pas oui, c’est non, et ce non est non négociable, même pour l’accouchement!
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I
Je suis en accord avec vous lorsque vous dites que la douleur et la souffrance peuvent être deux concepts différents. Dans cette même logique, une femme peut souffrir énormément d'un point de vue émotionnel, même si elle accouche sans douleur grâce à la péridurale si, pour cette femme, elle ne voulait pas accoucher par voie basse et qu'elle désirait absolument accoucher par césarienne à la demande maternelle mais que cette demande lui a été refusée pour différentes raisons. Imaginons la souffrance atroce (et non la douleur physique!) d'une femme qui ne se sent pas respectée dans son choix d'accouchement et qui vit un accouchement vaginal imposé contre son gré, littéralement comme un viol, puisqu'elle vivra, en dépit de son inconfort et de son refus, une intrusion indésirée dans son vagin, des contractions interminables qu'elle assimelera à une forme de violence insoutenable faite à son corps et qui n'en finit plus, une nudité imposée de force; lui faisant perdre ainsi toute pudeur et dignité, un profond sentiment d'impuissance assimilable, en tous points, à une agression à caractère sexuelle qui, par conséquent, risquera de laisser une profonde détresse psychologique puisqu'elle vit cette agression dans ses parties intimes et tout ceci, en l'absence total de ses volontés et de son consentement. <br /> <br /> <br /> <br /> Donc effectivement, je suis d'accord pour dire que la souffrance n'est pas automatiquement synonyme de douleurs physiques. C'est pourquoi chaque femme devrait pouvoir choisir ses modalités d'accouchement à son image et en fonction de son vécu, de ses sensibilités et de ses variantes individuelles, que ce soit pour un accouchement par voie vaginale (avec ou sans péridurale) ou encore, une césarienne à la demande maternelle afin d'éviter, justement, que les douleurs deviennent automatiquement souffrances mais également, que les souffrances (provoquées par le non respect du choix du mode d'accouchement et ce, même en l'absence de douleurs) détruisent totalement la future maman, lui faisant ainsi courir le risque de développer, par la suite, un important état de stress post-traumatique. Alors, oui pour le ProChoix et pour le respect du mode d'accouchement désiré par chaque femme parce que comme chaque accouchement est unique, chaque parturiente l'est tout autant et par conséquent, les particularités de chacune se doivent d'être écoutées et respectées afin que chaque future maman puisse vivre dignement son accouchement... quel que soit le mode d'accouchement désiré et choisi!
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V
Un très bel article que j'ai pris plaisir à lire et qui incite à la réflexion.<br /> <br /> Merci
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A
Malheureusement je crois que je vais etre la seule à ne pas etre d'accord sur certaines choses.<br /> <br /> Pour mon premier accouchement je m'étais préparée pour que ça se passe naturellement, sans péridurale en maison de naissance. Ma sage femme était d'une douceur, disponibilité et grande expérience...on avait une belle relation donc et à priori il n'y avait pas de raison que ça se passe mal. Pendant 15 heures elle m'a pas lâché et on a tout essayé pour soulager la douleur. Mon col ne dilatait pas d'un centimètre ! Les douleurs devenaient atroces, vraiment de la souffrance indescriptible. Je n'arrivais plus à marcher, je me jettais par terre pour vomir. Et le col pareil. On m'a vite transféré aux urgences de l'hôpital et la souffrance était de pire en pire. Ma sage femme a du me laisser au personnel hospitalier. J'ai hurlé comme jamais pour qu'on m'applique une péridurale. Elles m'ont rassuré car je leur disais que je sentais que mon bébé et moi allions mourir. On m'a rompu les eaux, la souffrance augmentait. Une fois qu'on m'a mis la péridurale c'était le paradis, j'ai commencé à dilater rapidement et sans aucune douleur j'ai poussé meme pas vingt minutes et mon bébé était dehors, il a pratiquement glissé comme si on m'avait mis de la vaseline. Il se trouvait que mon bébé "regardait les étoiles", donc en position postérieur et franchement j'étais réellement incapable de gérer la souffrance des douleurs meme si j'étais bien accompagné, bichonnée, etc.<br /> <br /> Je ne regrette pas une seule seconde d'avoir accouché avec la péri...au contraire j'ai complètement changé d'avis concernant l'accouchement médicalisé. J'ai eu la dépression post-partum (j'ai des antécédents de dépression donc pas étonnant) et souvent j'avais le sentiment de regret de ne pas avoir voulu accoucher à l'hôpital en premier lieu. <br /> <br /> Les sages femmes hospitalières bien que habituées à leur quotidien peuvent donner l'impression d'être insensibles aux souffrances des patientes, mais je me suis sentie très rassurée une fois à l'hôpital.<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que nous pouvons pas juste réduire la douleur à un message et qu'on doit interpréter instinctivement pour ne pas tomber dans la souffrance... Je pense tout simplement qu'il y a des choses qui sont tout simplement incontrôlables.<br /> <br /> <br /> <br /> Et quand j'y pense...dans l'histoire passée, quand il n'y avait pas la médecine, beaucoup de nouveaux nés mouraient, ou leur mère, parfois les deux.<br /> <br /> <br /> <br /> Donc voilà...juste mon expérience peut etre, mais j'ai vécu en chair propre qu'on ne peut pas controler la douleur.
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Maïa, sage femme
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Maïa, sage femme
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