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Maïa, sage femme
6 décembre 2015

Education...

J'ai appris récemment qu'être dans un métier du soin est un facteur de risque de violences... C'est à dire qu'une personne choisissant un métier dans le soin est plus à risque d'avoir subi des violences dans sa vie que la population générale.

Quand je l'ai appris, j'ai souri... Disons que ça me parait assez logique. Aucun choix de vie n'étant anodin, celui de choisir de s'occuper des autres peut être révélateur d'une chose qui nous a manqué, consciemment ou pas, dans notre vie. 

La notion de violence est variée. Nous imaginons tout de suite les coups, les humiliations, les violences sexuelles... Mais ça n'est qu'une partie de ce qui se cache derrière ce terme de "violence". En discutant avec une personne très impliquée dans le dépistage et l'accompagnement des victimes, je me suis rendue compte que je restais trop superficielle dans mon approche. Elle m'a ouvert les yeux sur les violations de l'intimité dans l'enfance notamment, sans intention de mal faire souvent. Elle parlait de porte de la salle de bain fermée, de frapper à la porte de la chambre, de jeux du docteur, de baisers sur la bouche parents/enfants... 

C'est vrai qu'il y a un truc qui m'a toujours mis mal à l'aise. Forcer un enfant à faire un baiser... Pour dire bonjour, au revoir, faire plaisir à quelqu'un... La politesse c'est de dire bonjour, au revoir... Mais forcer un baiser ???? J'ai récemment compris que forcer un baiser chez un enfant sous quelque prétexte que ce soit implique qu'il y a des situations où l'on doit se forcer à faire un baiser, même si on ne veut pas... Que notre absence de désir est moins importante que le désir de l'autre. Alors dit comme ça... Le malaise que je ressens face à ça est que c'est la porte ouverte à l'incapacité de chaque être humain à fixer ses propres limites d'intimité. Ca diminue donc petit à petit la possibilité de refuser ce qui ne nous convient pas...

Chacun doit être libre de poser ses limites, et ce quelque soit son âge. Il n'y a pas d'âge pour sentir qu'un geste, ou autre ne nous convient pas. Le respect du ressenti de chacun doit s'apprendre dès la plus tendre enfance. J'essaye de sensibiliser mes patientes sur le respect d'elles-mêmes lors de leurs prises en charge médicales. Ca me parait donc être une bonne idée de travailler en amont avec les futurs parents pour prévenir la violence éducative.

Cette dame avec qui je discutais a monté une association qui s'appelle "Stop aux Violences Sexuelles", SVS, dont le site est ici. Cette association monte des formations, notamment auprès des sages-femmes, qui ont une place privilégiée dans le dépistage et l'accompagnement des violences. Une des formations est sur ce thème : la prévention à la violence éducative, définir les cadres de référence de la violence, de l'intimité. Ca permet à des futurs parents de poser des bases pour leurs enfants, et à eux mêmes, en tant qu'individus, de revenir sur leur histoire. Ca me plait beaucoup comme idée ! 

Sur ce site, il y a un référencement, en cours de mise en place, des professionnels formés et compétents, pour les prises en charge des personnes ayant vécu des violences. Le bon accompagnement étant en grande partie une question de bonnes personnes, ces informations sont vitales ! 

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